Comprendre les professions de psychologue, psychothérapeute, psychopraticien et thérapeute : cadre réglementé et hors cadre réglementé.
- scarla72
- 26 mars
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 avr.

Dans le domaine du soin et de l'accompagnement psychologique, il existe une multitude de professionnels et de titres. Pourtant, tous ne sont pas encadrés de la même manière par la loi. Cette distinction entre les cadres réglementés et non réglementés peut parfois semer la confusion, tant pour les professionnels eux-mêmes que pour les patients. Voici un éclairage pour mieux comprendre ces différences et leur impact.
Les professions réglementées :
En France, les professions de psychologue et de psychothérapeute sont dites réglementées. Cela signifie que leur exercice est strictement encadré par la loi afin de garantir une formation spécifique et reconnue :
Psychologue : Ce titre est protégé et réservé aux personnes ayant suivi un cursus universitaire complet (licence et master en psychologie). De plus, les psychologues doivent s'inscrire au répertoire ADELI, attestant de leur qualification auprès des autorités de santé.
Psychothérapeute : Depuis 2010, le titre de psychothérapeute est également protégé. Il est accessible aux médecins, psychologues et psychanalystes ayant suivi une formation complémentaire en psychopathologie clinique et effectué des stages supervisés en institution psychiatrique.
Ces cadres réglementés offrent aux patients une assurance sur les compétences et la fiabilité des professionnels qui utilisent ces titres.
Les professions hors cadre réglementé : un champ diversifié :
En parallèle, certaines professions, comme psychopraticien ou thérapeute, évoluent hors du cadre légal. Contrairement aux titres réglementés, ces appellations ne sont pas protégées par la loi, en revanche chaque thérapeute ou psychopraticien pour exercer légalement, doit être inscrit auprès de l’INSEE, avoir un numéro de Siret, et une assurance RC PRO, par ailleurs ces professions sont inscrites selon un répertoire d’activités spécifiques, lors de la création de l’entreprise du thérapeute.
Cela signifie que :
Ces titres peuvent être utilisés par toute personne, même sans diplôme spécifique, donc il est primordial de bien se renseigner sur les compétences acquises et validées par des organismes de formations reconnues par l’état.
Les praticiens hors cadre réglementé peuvent toutefois suivre des formations sérieuses, dispensées par des écoles reconnues par l'État ou des associations professionnelles, ce qui est mon cas, puisque chaque formation que j’ai suivie sont toutes certifiées par les labels imposés par l’état.
Contrairement à d’autres pays comme le Canada, certains domaines de la psychologie ne font pas l’objet de la délivrance d’un diplôme comme la psychanalyse par exemple ou ou la thérapie conjugale. Force est de constater que nous devons nous former dans des écoles privées spécialisées pour avoir la connaissance des ces domaines et devenir expert. Ecoles que nous finançons personnellement ou sous financement public ; Cela constitue un gage de qualité pour l’école ou l’organisme de formation.
Faire de la reconnaissance des écoles un atout est un point important car lors d’une reconversion professionnelle par exemple, on ne peut pas toujours retourner à l’université et heureusement que ces centres de formations ou écoles existent.
Pour les professionnels hors cadre réglementé, la reconnaissance des écoles de formation constitue un argument fort. Ces écoles, bien que leurs diplômes ne confèrent pas de titre protégé, répondent souvent à des critères exigeants fixés par l’État. Cela garantit une formation de qualité, incluant des contenus pédagogiques rigoureux et des mises en pratique encadrées.
De part mon parcours, et après 4 années au sein de l’école de psychologie clinique d’Aix en Provence, j’ai étudié les mêmes notions que celles délivrées à l’université, mais dans un cadre différent et en effectif restreint, ce qui me parait un avantage non négligeable en termes de qualité d’apprentissage. Nous étudions les mêmes auteurs, courants et approches, et avons le même contenu théorique.
Durant ma formation pour devenir thérapeute de couple et familial, non seulement j’ai acquis une solide connaissance théorique dans le courant systémique, mais en plus j’ai été formée à la pratique et la conduite des consultations thérapeutiques en individuel, en couple ou en famille, et c’est un point relativement important et une différence qu’on peut souligner par rapport au cursus universitaire, qui concernant la pratique, la plupart des étudiants font des stages en institution.
Le thérapeute a donc acquis (sous réserve d’une excellente formation) :
Une richesse et une diversité dans les approches enseignées.
Une capacité à adapter les méthodes aux besoins individuels des patients.
Un engagement professionnel, appuyé par une formation reconnue.
Beaucoup de spécialités comme la thérapie familiale, la psycho généalogie, la psychanalyse, la thérapie stratégique, la sexologie, l’hypnose eriksonnienne etc…ne sont pas enseignées à l’université ou abordées brièvement, et beaucoup de psychologues suivent ultérieurement des formations comme les psychopraticiens ou thérapeutes qui eux ont fait leur cursus d’apprentissage complet dans ces écoles.
Comment rassurer les patients qui ont des doutes sur la qualité et la rigueur de la prise en charge thérapeutique ?
Pour les professionnels évoluant hors cadre réglementé, la transparence et la pédagogie sont essentielles pour établir une relation de confiance avec leurs patients.
De plus dans les écoles de formations, (je prends ici l’exemple de mon parcours de formation), on valorise trois points importants tout au long des études :
Valoriser l'expérience pratique : Insister sur les stages réalisés et la mise en application des connaissances. On apprend à conduire des consultations, à devenir thérapeute, et on doit également suivre une psychothérapie individuelle soi-même.
Clarifier les limites : Ce n’est pas parce que le titre utilisé n'est pas réglementé, que cela remette en question la qualité du travail réalisé pendant 4 ou 5 ans, voire plus, d’années d’études.
Une éthique forte : On souligne l'engagement à respecter les besoins et la sécurité des patients. Le code et la déontologie, le cadre légal du thérapeute sont les piliers du cursus de formation.
Conclusion : une complémentarité bénéfique
En résumé, les cadres réglementés offrent une garantie légale, tandis que les professions hors cadre réglementé apportent une diversité d'approches et une flexibilité précieuse. Il ne s'agit pas d'opposer ces deux mondes, mais de reconnaître leur complémentarité dans l'accompagnement psychologique.
Un professionnel hors cadre réglementé, transparent et bien formé, peut inspirer autant de confiance qu'un praticien titulaire d'un titre protégé.
C'est avant tout la qualité de l'accompagnement et la relation établie avec le patient qui font la différence.
N’oublions pas que la thérapie est avant tout une aventure humaine, si le thérapeute ou le psychopraticien a une formation solide, il en saura tout autant qu’un psychologue ou un psychothérapeute, ce qui prime est une bonne alliance thérapeutique entre vous et votre thérapeute pour le succès de votre thérapie.
Il est toutefois important de souligner que, qu'il s'agisse d'un cadre réglementé ou hors cadre, aucun professionnel ne peut garantir un résultat. L'efficacité d'un accompagnement dépend de nombreux facteurs : la relation de confiance entre le praticien et le patient, l'engagement mutuel dans le processus, ainsi que la méthode employée. Ce qui prime, au-delà du cadre, est l'écoute, l'éthique et la compétence du praticien.
ldtherapsy.fr - Laetitia DEFRANCHI



Commentaires